Épreuve emblématique du nouveau Bac, le grand oral peut légitimement faire peur aux lycéens. Car force est de constater qu'ils n'ont pas reçu, durant leurs 15 années passées sur les bancs de l'écolé de la République, une grande formation dans ce domaine. On peut même dire qu'ils ont plus appris à écouter qu'à prendre la parole.
Ceci étant dit, comment doit-on préparer cette épreuve ? Et comment le faire dans l'urgence ?
Comment se passe l'épreuve .
Les trois phases sont très courtes, et demandent une préparation spécifique.
Phase 1 : Préparation (20 minutes)
Le jury va choisir une des deux questions que proposez (ces questions auront été validées bien avant par vos professeurs de spécialité, vous ne pourrez pas en changer au dernier moment).
Il faut être très précis, il ne s'agit pas de se demander ce qu'on va dire, mais plutôt de se mettre en condition et éventuellement de produire un petit support écrit pour le jury (un schéma, un plan...). Attention, le jury doit vous écouter, plus vous lui donnerez d'éléments écrits moins il sera attentif : c'est contre productif !
Il ne faut pas passer non plus 20 minutes à stresser, d'où l'intérêt de savoir ce qu'on a à faire pendant ce temps là.
Phase 2 : Présentation d'une question (5 minutes)
On parle ici de prise de parole en continu. Vous ne serez pas interrompu, c'est un monologue mais qui ne doit pas être une récitation. Vous devenez un acteur, vous devez faire vivre votre question ! Inspirez vous des TED Talk (celui de Chris Emdin me fait vibrer à chaque fois !).
Mais ne vous y trompez pas, plus cela ressemble à une improvisation plus c'est préparé, millimétré ! Cette présentation vous l'aurez préparée, et vous serez capable de la faire en 5 minutes à 5 secondes près !
Phase 3 : Echange (10 minutes)
C'est dans cette partie que le jury va évaluer vos connaissances. Il peut chercher à approfondir la question que vous avez posée, mais il peut aussi s'écarter vers des parties du programme. Le but est de valider la solidité de vos connaissances mais aussi votre capacité d'argumentation. N'oubliez pas que pour argumenter, le point de départ et l'écoute ! Il n'y a rien de plus désagréable qu'une personne qui n'écoute pas la question qu'on lui pose et qui répond à autre chose. Soyez dans l'échange, intéressez-vous à ce que vous dit le jury. Le but n'est pas d'avoir raison, mais bien d'argumenter.
Phase 4 : Projet d'orientation (5 minutes)
5 minutes c'est très court ! Donc plus vous aurez préparé cette partie, moins vous pourrez vous faire "piéger" (même si ce n'est pas le but du jury). Vous allez devoir expliquer en quoi la question traitée vous a éclairé sur votre parcours post bac (voire votre projet professionnel). C'est le moment de faire du lien avec des stages, votre envie d'international, vos choix de spécialités... Ici vous allez montrer que vous êtes curieux, que vous vous êtes impliqué dans votre parcours scolaire. Soyez motivé, dynamique, ambitieux, heureux...
Qu'évalueront les examinateurs ?
A ce jour seule une grille indicative a été fournie par l'Éducation Nationale. Et à moins d'une communication de dernière minute les examinateurs s'y réfèreront. Vous pouvez la trouver ici sur le site éducation.gouv, mais je vais essayer de la décrypter.
4 niveaux de réussite pour chaque item :
- Très satisfaisant
- Satisfaisant
- Insuffisant
- Très insuffisant
Le but étant de "sortir" une note, il est aisé d'imaginer que chaque item sera donc noté de 1 à 4. On remarque qu'un élève qui ferait un "Très petit oral" aurait 5 fois la note minimale soit... 5/20 ! Rien d'officiel dans ce que je vous dis, mais si je m'en réfère à mon expérience dans les "Épreuve de Capacités Expérimentales" (les fameuses ECE annulées ces deux dernières années) cela est tout à fait possible. Il faudrait un enseignant particulièrement motivé qui prenne le temps de faire un rapport justifiant un 2/20. Je ne dis pas que cela n'est pas possible, mais à mon avis ce seront des cas rarissimes.
5 items proposés :
- Qualité orale de l'épreuve
- Qualité de prise de parole en continu
- Qualité des connaissances
- Qualité de l'interaction
- Qualité et construction de l'argumentation
Il va donc falloir bien vérifier, avant de passer son grand oral, qu'on n'a pas une faiblesse dans un de ces items. Tactiquement, il ne faut pas chercher à être exceptionnel dans l'un d'entre eux mais surtout à ne pas être faible dans un ou plusieurs. Nous allons voir un peu plus loin comment valider cela.
Items d'évaluation : les avoir en tête pour réussir
1. Qualité orale de l'épreuve
Cet item évalue la façon dont vous vous exprimez : fluidité, voix suffisamment portée (je n'ai pas dit de crier mais d'être audible), intervention vivante (pas monotone), assurance, lexique approprié. En fait il faut que le jury ait passé un bon moment en vous écoutant : dans un jeu télévisé leur fauteuil se serait retourné !
2. Qualité de prise de parole en continu
Ici il s'agit clairement de la première partie de présentation de 5 minutes. Le jury doit suivre la structure de votre présentation, vous devez avoir respecté le timing, avoir utilisé un vocabulaire adapté et accessible.
3. Qualité des connaissances
Il s'agit ici plus particulièrement de la phase d'échange avec le jury. Vous devez montrer ici que vous savez écouter, que vous répondez de façon claire et structurée. Il ne s'agit pas d'étaler ses connaissances (à priori le jury devrait en avoir plus que vous, surtout sur les notions disciplinaires) mais plutôt de montrer que vous savez mobiliser les bonnes, et à bon escient.
4. Qualité de l'interaction
On parle ici d'échange. Vous devez montrer que vous savez rebondir sur des remarques, que vous faites vivre l'échange. Se contenter de répondre aux questions serait une erreur ! Vous devez nourrir la discussion
5. Qualité et construction de l'argumentation
On parle ici d'échange. Vous devez montrer que vous savez rebondir sur des remarques, que vous faites vivre l'échange. Se contenter de répondre aux questions serait une erreur ! Vous devez nourrir la discussion.